La présence d’animaux comme relai thérapeutique est une pratique relativement récente. Le lien crée entre l’animal et la personne (un échange, une réaction) est mis à profit pour soigner différents troubles : le maintien du lien social, le stress ou l’anxiété, la récupération post opératoire… la zoothérapie compte de multiples vertus et la pratique se développe. Quels sont les effets attendus ? Tous les animaux peuvent-ils participer ? Y a-t-il des contre-indications ? Tous les patients peuvent-il avoir recours à cette méthode de soin ?

La zoothérapie, c’est quoi au juste ?

La zoothérapie ou médiation animale, est une relation d’aide qui permet de mettre en contact des personnes souffrant de pathologies diverses et des animaux. L’animal est un médiateur, il aide les personnes, enfants, adultes ou personnes âgées, en souffrance psychologique ou physique. C’est une thérapie complémentaire non médicamenteuse. Les séances ont lieu avec des personnes seules ou en groupe. Les bienfaits sur la santé apportés par l’animal dans le traitement des troubles psychiatriques a été établi durant les années 50 grâce aux recherches du psychiatre américain Boris M. Levinson, que l’on considère comme le père de la zoothérapie. La méthode est utilisée au Québec depuis plus de 30 ans, certaines mutuelles prennent même en charge les soins. En France, la médiation animale n’est pas encore officiellement reconnue mais la pratique se popularise depuis 2003, les praticiens sont recensés par l’institut français de zoothérapie.

zoothérapie pour personne âgées

La zoothérapie peut se pratiquer avec tous types d’animaux de compagnie : chien, chat, cheval, NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie).

Qui sont les zoothérapeutes ?

Il ne suffit pas de mettre en relation un animal et un patient pour se transformer en thérapeute. La zoothérapie n’est pas à confondre avec la zoo animation appelée “activité assistée par l’animal” (AAA) une pratique plus destinée à motiver ou divertir. Le zoothérapeute est plus qu’un animateur, il intervient en soutien d’un programme de soins. Il est formé de façon à “utiliser” son animal pour atteindre l’objectif visé. Il travaille le plus souvent en hôpital, en maison de retraite ou de handicap, en centre de détention… En France, le titre professionnel n’existe pas, c’est pourquoi, il est nécessaire d’avoir au préalable une formation en lien avec « l’humain » (travailleur social, éducateur spécialisé ou encore psychothérapeute…).

Comment se déroule une séance ?

Chaque séance a un objectif thérapeutique précis. L’animal peut jouer différents rôles, en fonction de l’objectif visé. La médiation animale est privilégiée lorsque la personne n’a pas ou mal répondu aux stimuli plus traditionnels.

La zoothérapie va devenir une méthode alternative pour rejoindre ces personnes, comme peut l’être la musique, le dessin ou la danse… L’animal en tant qu’être vivant interagit réellement avec la personne, il établit un lien de confiance.

Quels animaux sont les plus efficaces pour la zoothérapie ?

En zoothérapie, différents animaux peuvent intervenir en fonction du besoin. Le chien est plébiscité car il est réceptif au dressage, facile à transporter, et sociable par nature. Le chat a un rôle rassurant et réconfortant même s’il se montre plus réservé en dehors de son cadre de vie habituel.

Les rongeurs du fait de leur pelage sont utilisés pour développer le toucher, l’axe sensoriel.
Les oiseaux comme les perruches ou les perroquets sont appréciés en raison de leur capacité à énoncer des syllabes ou à imiter d’autres animaux.
Enfin, le cheval est plébiscité dans la zoothérapie à destination des enfants autistes.

Si le zoothérapeute doit être formé pour superviser les interactions il l’est également pour prévenir les risques. Il doit savoir interpréter les signaux émis par l’animal, même s’ils sont choisis et ont travaillé au préalable pour pouvoir appréhender toutes sortes de situations.

Un bénéfice scientifiquement prouvé ?

Plusieurs études font état des bienfaits rattachés à la présence d’un animal domestique. Le pouvoir thérapeutique de la zoothérapie est particulièrement efficace pour les personnes souffrant de troubles neurocognitifs ou comportementaux tels que l’agitation, les cris, l’anxiété, ou pour retarder la progression de ces symptômes. La présence de l’animal de compagnie est également un important facteur de réduction du stress, de la pression artérielle et du rythme cardiaque. Elle contribue à diminuer le sentiment de solitude chez les personnes âgées, c’est un moyen de sortir de l’isolement et de communiquer ses émotions. La communication avec l’animal passe par une relation plus physique qu’avec l’Homme, on le regarde, on le touche, on le sent, on s’engage dans une communication multi-sensorielle, contrairement à une interaction d’Homme à Homme où on va privilégier le langage oral.

À l’hôpital ou en établissement d’accueil spécialisé

Certaines structures d’accueil en psychiatrie adjoignent la thérapie animale aux pratiques médicamenteuses.
Certaines activités comme la cynothérapie (avec des chiens) sont prescrites sur ordonnance, cette pratique aide à prendre en charge les psychoses. Les chiens sont la principale composante des loisirs, en sortie ou en intérieur sur des jeux de société où ils ont remplacé les traditionnelles oies.

La souffrance s’atténue avec la tendresse déployée au contact de l’animal. Les animaux s’invitent aussi à l’hôpital. Soumis à une étroite surveillance vétérinaire, les rongeurs de par leur petite taille, sont particulièrement adaptés aux enfants. Des résultats positifs sont également observés pour des patients atteints de la maladie d’Alzheimer car la zoothérapie permet de rentrer en contact avec ces personnes en les stimulants.

zoothérapie dans les hôpitaux