La piroplasmose est une maladie parasitaire transmise à la suite d’une morsure de tique. On la retrouve chez plusieurs espèces animales, notamment chez le chien, le chat, et le cheval. Si chacun développe la maladie de manière différente, il est important de la prendre en charge rapidement car celle-ci peut entraîner de lourdes conséquences. Dans cet article, retrouvez tous les conseils jungleVet et astuces pour détecter, traiter et prévenir la piroplasmose chez nos animaux.
Qu’est-ce que la piroplasmose chez les animaux ?
Définition
La piroplasmose est une maladie parasitaire qui se retrouve chez beaucoup de mammifères, notamment chez l’Homme, mais particulièrement chez les chiens. En France, près de 400 000 chiens sont contaminés chaque année.
Elle est provoquée par la présence d’un parasite microscopique, le piroplasme, transmis à la suite d’une morsure de tique porteuse du parasite. En effet, la tique se nourrit du sang de l’animal, et l’agent infectieux présent dans sa salive va contaminer le chien lors de la morsure.
Pour savoir comment traiter votre animal contre les tiques, n’hésitez pas à consulter notre article sur les antiparasitaires : pourquoi et comment traiter votre chien et votre chat contre les puces et les tiques.
Le piroplasme s’introduit ainsi dans le sang et pénètre les hématies, plus communément appelées les globules rouges, où il va vivre et se reproduire. La présence de ces piroplasmes va provoquer l’éclatement des globules rouges de l’animal parasité. Très souvent, il en résulte une anémie, c’est-à-dire un manque de globules rouges. L’animal se voit alors fortement affaibli. Si la maladie n’est pas traitée à temps, elle peut, dans le pire des cas, entraîner la mort.
Le saviez-vous ?
La piroplasmose touche fréquemment les chiens. Les chats en sont eux aussi victimes, mais cela reste bien plus rare, notamment en France.
La tique, vecteur de transmission
La piroplasmose est également connue sous le nom de Babésiose (Babesia canis). En effet, il s’agit de tiques porteuses de piroplasmes appartenant au groupe des Babesia, d’où son nom.
Chez les équidés (cheval, âne, mulet, zèbre), il existe deux types de piroplasme : le babesia caballi responsable de la babésiose équine et le theileria equi responsable de la theilériose équine.
En règle générale, la maladie est transmise aux animaux seulement 8 heures après la morsure de la tique.
Quelle que soit sa nature, il faut savoir que la piroplasmose n’est pas une maladie contagieuse. Ainsi, un animal parasité ne peut pas en contaminer un autre. Mais attention, car si l’animal n’est lui-même pas contagieux, une tique porteuse peut infecter plusieurs animaux. De plus, sachez qu’une tique peut être porteuse de piroplasmes si elle-même a été contaminée par un chien atteint de piroplasmose par exemple. Enfin, celle-ci peut tout simplement être contaminée dès sa naissance, si les larves issues des œufs pondus par une tique contaminée étaient elles-mêmes contaminées. Alors on ne le répètera jamais assez, soyez vigilant lors de vos balades estivales !
Le saviez-vous ?
Les tiques infectées peuvent également transmettre la maladie à l’homme en cas de morsure. Le parasite peut aussi se transmettre à l’homme lors d’une transfusion de sang ou de produits issus d’un sang contaminé.
Répartition géographique
La piroplasmose est une maladie assez courante en France. Néanmoins, sa présence varie selon les régions et le climat. On la retrouve majoritairement dans les régions du Sud-Ouest, du Centre et de l’Est de la France.
Pour vous faire une idée, voici une carte présentant la répartition géographique des cas de babésiose canine en France
Bien qu’il y ait plus de risques qu’un animal contracte la maladie dans les régions les plus fréquemment infestées, il est tout à fait possible que l’animal se fasse mordre dans d’autres circonstances.
Les tiques sont généralement présentes dans les milieux boisés, les forêts, ou encore les buissons. Il est donc important d’inspecter l’animal à chaque retour de promenade. Pensez également à vérifier vos vêtements ainsi que vos jambes afin d’être sûr de ne pas avoir été mordu également.
Les symptômes de la piroplasmose chez les animaux
Cette maladie peut s’exprimer sous plusieurs formes et ses symptômes varient selon l’individu et l’espèce donnée.
La forme la plus fréquente est la forme aiguë. Les symptômes sont assez visibles car l’animal présente soudainement une forte fièvre et un abattement. Ainsi, l’animal ne s’alimente plus et s’isole. Sa santé est alors fortement touchée. Dans certains cas, les urines prennent une couleur anormale et foncée, se rapprochant du rouge ou du marron.
Malheureusement, certains animaux sont quasi asymptomatiques. On constatera alors seulement une petite baisse de forme, une anémie légère et une fièvre modérée par exemple. Bien que cela semble plus rassurant, il est plus compliqué de diagnostiquer la piroplasmose sous cette forme car les symptômes sont presque invisibles.
Si la maladie n’est pas traitée à temps, elle peut entraîner de plus lourdes conséquences tels que des troubles nerveux, respiratoires ou encore oculaires. La complication la plus fréquente reste l’insuffisance rénale, rapidement irréversible. C’est la raison pour laquelle il faut consulter un vétérinaire en urgence dès l’apparition des premiers symptômes.
Traitements
A l’heure actuelle, il existe un seul réel traitement contre la piroplasmose, à condition que celui-ci soit prescrit à temps.
Ainsi, une fois le diagnostic de la maladie établi, le vétérinaire mettra en place un traitement sous forme d’injections. Ces injections ont pour but de détruire les piroplasmes.
Cependant, si la maladie n’est pas prise en charge à temps, des soins supplémentaires intensifs pourront être nécessaires tels qu’une mise sous perfusion afin d’assurer l’hydratation de l’animal ou des transfusions sanguines afin de réhausser le taux de globules rouges. Le vétérinaire peut également prescrire des anti-inflammatoires et des antibiotiques afin de soulager l’animal.
Une fois l’animal traité, il faut garder à l’esprit que celui-ci n’est pas protégé. Ainsi, si vous vivez dans une région à risque, il vaut mieux mettre en place un plan de prévention pour éviter toute réinfection.
Prévenir la piroplasmose
Les antiparasitaires
Les antiparasitaires ont pour but de détruire la tique avant qu’elle n’ait eu le temps d’injecter l’agent de la maladie.
L’idéal alors est d’opter pour des antiparasitaires sous forme de pipettes antiparasitaires, qui permettront de tuer la tique au contact du poil directement. Ainsi, elle n’aura pas le temps d’infecter l’animal.
Les colliers antiparasitaires peuvent également être une bonne option. D’autant plus qu’ils sont efficaces durant plusieurs mois.
Enfin, vous pouvez protéger l’animal à l’aide de spray antiparasitaire. Si ce protocole reste efficace, il sera malgré tout nécessaire de répéter l’application régulièrement et de veiller à pulvériser le produit sur l’ensemble du corps de l’animal.
Pour aller plus loin encore dans votre démarche préventive, nous vous conseillons de traiter votre habitat :de nombreuses marques proposent ce type de lotion antiparasitaires.
La vaccination
Il existe bel et bien un vaccin luttant contre la piroplasmose.
Néanmoins, il est important de savoir que celui-ci n’offre pas une protection complète. En effet, il réduit les risques de contamination et limite l’apparition des symptômes, mais n’immunise pas pour autant l’animal.
Autre inconvénient, le coût du vaccin reste assez élevé. En général, on décide de vacciner l’animal contre la piroplasmose si son mode de vie ou la région habitée est à risque. L’idéal est d’en parler directement à votre vétérinaire traitant.
Pour en savoir plus sur la vaccination du chien, consultez notre article sur le calendrier de vaccination chien : quand et pourquoi dois-je vacciner mon chien ?
Pour en savoir plus sur la vaccination du chat, consultez notre article sur le calendrier de vaccination chat: quand et pourquoi dois-je vacciner mon chien ?
Conseils vétos
– Evitez les promenades dans les environnements favorables aux tiques. Notamment pendant les périodes à risques, c’est-à-dire pendant le printemps, de mars à juin, et pendant l’automne, de septembre à décembre.
– Prenez le temps d’inspecter votre compagnon à vos retours de la balade. Si vous apercevez une tique, prenez le temps de la retirer. De nombreuses marques proposent des crochets ou des pinces spécialement conçus pour ôter les tiques d’un animal sans risquer de favoriser la transmission de maladies.
– Dans un élan de panique, certains préfèrent enlever la tique à main nue. Agir de la sorte peut au contraire empirer la situation. Si vous ne disposez pas de matériel adapté, il vaut mieux consulter un vétérinaire.